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Comte de Lautréamont:
DIE GESÄNGE DES MALDOROR
(...) Dann in gemeinsamer Übereinstimmung, glitten sie zwischen
zwei Fluten aufeinander zu in gegenseitiger Bewunderung. Das Haifischweibchen
das Wasser mit seinen Flossen beiseite schiebend, Maldoror die Flut
mit seinen Armen schlagend. Und sie hielten ihren Atem an, in tiefer
Verehrung; beide waren von dem Wunsche erfüllt, zum erstenmal
ihr lebendiges Ebenbild zu betrachten. Aus einer Entfernung von drei
Metern stießen sie ohne besondere Vorbereitungen plötzlich
aufeinander und umarmten sich wie zwei Liebende, mit Würde und
Anerkennung, in einer so zärtlichen Umschlingung, wie die eines
Bruders oder einer Schwester... Die fleischliche Lust folgte bald
dieser Freundschaftsbezeugung. Zwei unruhige Schenkel preßten
sich eng an die klebrige Haut des Ungeheuers, wie zwei Blutegel. Die
Arme und Flossen umschlungen den Körper des Geliebten mit Leidenschaft.
Busen und Brüste bildeten bald nur noch eine meergrüne Masse
mit dem Geruch von Tang; inmitten des forttobenden Sturmes, im Schein
der Blitze, ihr Hochzeitsbett die schaumende Woge, von einer Wasserströmung
wie in einer Wiege davongetragen, und miteinander zu den Tiefen des
Abgrundes rollend, vereinigten sie sich in einer langen Paarung ...
Endlich hatte ich jemanden gefunden, der mir gleich war! ... Künftig
würde ich nicht mehr allein sein im Leben! ... Sie hatte dieselben
Gedanken wie ich! ... Ich war meiner ersten Liebe begegnet!
- Gesang II, Strophe 13 -
LES CHANTS DE MALDOROR
(...) Alors, d'un commun accord, entre deux eaux, ils glissèrent
l'un vers l'autre, avec une admiration mutuelle, la femelle de requin
écartant l'eau de ses nageoires, Maldoror battant l'onde avec
ses bras; et retinrent leur souffle, dans une vénération
profonde, chacun désireux de contempler, pour la première
fois, son portrait vivant. Arrivés à trois mètres
de distance, sans faire aucun effort, ils tombèrent brusquement
l'un contre l'autre, comme deux aimants, et s'embrassèrent
avec dignité et reconnaissance, dans une étreinte aussi
tendre que celle d'un frère ou d'une soeur. Les désirs
charnels suivirent de près cette démonstration d'amitié.
Deux cuisses nerveuses se collèrent étroitement à
la peau visqueuse du monstre, comme deux sangsues; et, les bras et
les nageoires entrelacés autour du corps de l'objet aimé
qu'ils entouraient avec amour, tandis que leurs gorges et leurs poitrines
ne faisaient bientôt plus qu'une masse glauque aux exhalaisons
de goémon; au milieu de la tempête qui continuait de
sévir; à la lueur des éclairs; ayant pour lit
d'hyménée la vague écumeuse, emportés
par un courant sous-marin comme dans un berceau, et roulant, sur eux-mêmes,
vers les profondeurs inconnues de l'abîme, ils se réunirent
dans un accouplement long, chaste et hideux!... Enfin, je venais de
trouver quelqu'un qui me ressemblât!... Désormais, je
n'étais plus seul dans la vie!... Elle avait les mêmes
idées que moi!... J'étais en face de mon premier amour!
- Chant II, Strophe 13 -
Comte de Lautréamont (Isidore Ducasse, 1846-1870):
Maldoror: Schatten - Ombre
Maldoror: Liebe - Amour
Maldoror: Gott - Dieu
Lautréamont / Ducasse: uvres complètes
Lautréamont: Die Gesänge des Maldoror
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